La semaine passée nous avons quitté la canicule parisienne pour aller essayer le nouveau Tucson de Hyundai sur les routes de Francfort. Avec sa belle gueule il est prêt à en découdre avec la concurrence, rude sur ce segment. En route.

C’est au mois de septembre que devrait sortir le nouveau Tucson. Pour autant, il remplace en fait dans la gamme le iX35, ce mic-mac étant du à un changement des dénominations au sein de la marque : les noms alphanumériques pour les marchés locaux, les noms qui veulent dire quelque chose pour les marchés globaux. Donc Tucson est un véhicule destiné à une grande carrière, ce qui en dit déjà long sur la volonté de conquête de Hyundai, 5eme constructeur mondial pour ceux qui ne suivraient pas.

DESIGN EXTERIEUR

Le nouveau Tucson est un projet européen et s’il est né en Allemagne, ce sont les équipes d’un Français, Raphael Bretecher, responsable du design pour Hyundai Europe, qui ont imaginé ses lignes. Nous avons pu discuter du projet avec lui à Francfort, où il nous a livré quelques secrets de fabrication et de design, pour mieux apprécier la ligne du SUV. Sachez par exemple que le dessin des passages de roue a été l’objet de nombre d’attentions et de négociations pour réussir à convaincre la hiérarchie coréenne du bien-fondé de son inclinaison vers l’avant (regardez bien), ce qui souligne son dynamisme, à l’image de véhicules bien plus sportifs.

On aime sa large calandre avant, volontaire et musclée, la finition chromée bien qualitative et son dessin hexagonal qui s’inscrit parfaitement avec la ligne des blocs optiques. le regard bien décidé des projecteurs complète l’ensemble, c’est vraiment une jolie face avant.

De profil, le Tucson joue la fluidité, pas de rupture marquée, le dessin des surfaces vitrées ajoute au dynamisme. Bien qu’il soit assez haut perché, le dessin des passages de roue l’inscrivent bien dans le mouvement et la monte de pneus en 19 pouces ne gâche rien à sa ligne. Vu de l’arrière, les blocs optiques s’inscrivent joliment au dessin des ailes arrières. Les arrières de SUV sont rarement la partie la plus jolie, mais l’équilibre général est agréable à l’oeil. Du point de vue de son design extérieur, le Tucson est réussi. Il a de la personnalité et du dynamisme par petites touches.

INTERIEUR ET EQUIPEMENTS

A l’intérieur, que l’on prenne place à l’avant ou à l’arrière, on est à son aise. En effet, l’habitabilité est un vrai point fort du nouveau. De la place au dessus de la tête, même si l’on est grand, et autant aux genoux. C’est appréciable. Au niveau des finitions, c’est par contre un cran en dessous. Le toucher de la planche de bord confirme un plastique dur qui fait plonger la qualité perçue, c’est d’autant plus dommage que le reste est assez bien conçu et bien fini. Coté équipement c’est le carton plein, autant sur le divertissement que sur le confort.

Notre modèle d’essai, avec une finition haut de gamme, propose une grande tablette tactile, la navigation GPS Tomtom avec abonnement pour 7 ans, un hayon électronique, des sièges chauffants et rafraichissants (très efficaces, et ce n’est pas toujours le cas)… Pléthore d’équipements de sécurité viennent compléter la longue liste des équipements. On citera notamment le freinage automatique d’urgence, la reconnaissance des panneaux, un line assist, ou encore la surveillance des angles morts. Une dotation de série ou en option, qui rappelle celle de véhicules bien plus onéreux. Un bon point.

COMPORTEMENT ROUTIER

Sur la route le Tucson révèle un comportement bienveillant et suffisamment dynamique, on ne pâtit pas trop de la hauteur du SUV et il est agréable à emmener. Notre véhicule d’essai est équipé d’un diesel 2L de 136ch, d’une boite manuelle 6 rapports et d’une transmission intégrale 4×4. La suspension est assez ferme, à moins que ce ressenti ne soit aussi du aux jantes de 19 pouces. On a noté au niveau de la direction que l’assistance de maintien de ligne est un peu trop insistante sur son réglage standard. Il n’est en effet pas très agréable de sentir une correction de trajectoire dans le volant quand on roule.. En ligne droite. Heureusement différents réglages permettent d’adapter l’assistance à son gout personnel.

Pour démontrer les qualités tous chemins du Tucson nous avons pris part à un petit parcours de franchissement où le SUV a montré des aptitudes certaines à se sortir de chemins qu’environ 0,2% des acheteurs oseront emprunter. Mais il peut le faire, notamment grâce aux nombreuses aides disponibles en mode 4WD. C’est toujours aussi impressionnant de rouler le long d’une butte, le véhicule à 45 degrés… De même, mettre son véhicule en équilibre sur deux roues lors d’un croisement de pont, c’est toujours un plaisir.

Pour conclure, du côté des modèles, le gros des ventes se fera en France sur des petites motorisations diesel de 115 ou 136ch mais avec des finitions haut de gamme, Creative ou Executive, pour des tarifs entre 29.000 et 36.000eur. Nissan Qashqai, Ford Kuga, Renault Kadjar, les futurs Peugeot 2008 ou VW Tiguan en 2016, la concurrence sur ce segment est incroyable, sans compter le demi-frère Sportage pour la rentrée. Pourtant le nouveau Tucson pourrait tirer son épingle du jeu. Il a une gueule, et c’est encore ça que l’on achète en premier !