Quelques mois après sa sortie, on fait le point sur Halo 5. Comment renouveler une franchise aussi forte et rallier les fans globalement déçus par un Halo 4 moyen ?
D’un point de vue personnel, j’avais été franchement déçu par Halo 4 et un vent de déception avait soufflé sur 343, l’éditeur de ce FPS historique. La richesse d’Halo est sa force. Mais aussi sa plus grande faiblesse. Car on s’y perd un peu. Entre une multitude de contenu, d’histoire, de jeu, de films, de bouquin. J’ai voulu me lancer dans l’histoire « complète » il y a quelques années en regroupant un maximum de sources mais au final, impossible de trouver une chronologie simple. Le jeu fait aussi référence à un nombre incalculable de souvenirs, histoires, persos. Quoi qu’il en soit, Halo 5 se joue simplement sans avoir un background de Halo-Nerd. Ce vent de déception qui avait gagné les fans sur Halo 4 se devait d’être corrigé à grands coups de nouveautés. Comment ? Surement en apportant liberté et rébellion à l’histoire, car oui, on commence ce Halo 5 avec un Master Chief et son équipe qui refusent les ordres de leurs supérieurs et qui passent sous les radars de L’UNSC. Le Spartan Jameson Locke et sa Fireteam Osiris sont alors mis sur le coup et chargés de retrouver/ramener les Spartans rebelles.
Les premières impressions sont plutôt bonnes, plutôt très bonnes. On retrouve ce qui procure le plaisir de jouer à Halo. Du shoot et de l’ambiance « space-militaire ». On passe sur de la next-gen car oui, Halo 5 est le premier Halo en NextGen. Et ça se voit, c’est beau, c’est très beau. D’ailleurs, on se prend souvent à admirer les environnements tellement c’est beau, détaillé et riche. La promesse du 60 fps est tenue ! Alléluia ! Halo 4 n’avait pas été à la hauteur gamepad en main, mais il avait au moins l’atout d’être très beau visuellement.
Les cinématiques sont super soignées, c’est un des points fort de ce Halo 5. On sent tout de même la limite de l’affichage dynamique avec du popping tardif ça et là, mais rien de dramatique, en tout cas, pas de quoi gâcher l’expérience. Il était important de réussir cet aspect graphique. Pourquoi ? Pendant le jeu, on hallucine souvent sur la taille des environnements. Une qualité qui peut vite desservir le jeu si la distance d’affichage ne suit pas. Ici ce n’est pas le cas, les profondeurs sont assez dingues, et le tout est très cohérent.
Gameplay aux petits oignons
C’est la principale satisfaction pad en main sur ce Halo 5 : le gameplay est vraiment tout neuf ! Les anciennes moutures Halo connaissaient un gameplay assez rétro en comparaison avec du FPS concurrent type Call of Duty. Pourquoi un vrai point fort ? Les Spartans sont enfin des badass. Ça jump, ça dash, ça sprint dans tous les sens. Les combats, que ce soit du shoot ou bien du corps à corps prennent une nouvelle dimension, plein de belles façons de killer du Covenant à tour de bras. Au rayon nouveautés, le smart scope : une nouvelle corde au gameplay de ce Halo 5. En plein saut, votre Spartan pourra viser en stabilisant son arme. Vous aurez la possibilité de frager en plein vol. Assez difficile à exécuter, mais jouissif quand on réalise son premier headshot aérien ! 343 met en place des changements radicaux dans le gameplay mais c’est avec un grand bonheur qu’on prend en main ces changements. Les ayatollah d’Halo seront sûrement décontenancé mais #OSEF, en 2016, Destiny est passé par là et une franchise aussi riche qu’Halo ne pouvait pas rester sur ses acquis et continuer de proposer un gameplay un peu vieillissant. En restant sur ses positions, le gameplay oldschool aurait desservi l’expérience. Ce nouveau gameplay est une vraie force. Une force qui rajeunit une série qui commençait, à notre grand regret à s’essouffler.
Du son et des flingues
Qui n’a jamais frissonné aux sons des premières notes du mythique thème d’Halo ? … Gros point fort du jeu : la bande sonore. Le sound-design est très soigné, les sons des armes hyper réalistes et variés selon les armes à feu et les armes Covenant. Rien à redire de côté-là, c’est du très bon boulot. Sons qui se mêlent à la perfection avec une bande sonore qui, comme d’habitude, donne un incroyable relief à l’aventure. Les voix aussi, à condition de jouer en VO, mais la VF est aussi de très bonne qualité. On regrette toujours des problèmes de spacialisation du son trop extrême, on a du mal à entendre un autre personnage quand il parle à quelques mètres ou derrière son Spartan.
Le son donne un maximum de relief au jeu. Du coup, on ne peut pas parler de relief sans aborder le level design qui est un des plus fou de ces dernières années. C’est tout bonnement incroyable ! On entend souvent dire que le développement d’un jeu vidéo est une somme de studios et/ou départements sans liens, qui travaillent séparément et s’additionnent au final. WTF ? Que nenni ma bonne dame ! Le level design ici montre bien que le résultat est une conséquence des nouveautés en termes de gameplay. La verticalité des niveaux est arrivée avec les nouvelles fonctions de jump. Les niveaux sont énormes, complexes, bien construits. Le level design a changé avec l’arrivée d’un nouveau gameplay. Dans la première heure de jeu, on a tendance à foncer dans le tas et frager tout ce qui bouge. Une fois les niveaux analysés, on comprend vite que le level design est fait pour piéger, contourner, mettre en place des stratégies pour casser du Covenant. Il y a toujours une plateforme depuis laquelle on jettera des grenades. Toujours une pièce cachée pour prendre à revers tout ce petit monde, des coins et recoins. En solo et en coop, on prend un plaisir fou !
Solo/Coop/Multi
Pour ne pas s’étendre sur des pages et des pages de Multi, disons que la belle nouveauté du multi d’Halo 5 est le mode Warzone. Vous aurez la possibilité de jouer à 12 vs 12 sur des maps immenses qui vont tirer le meilleur du mode mutli. A condition d’utiliser le chat vocal indispensable en team et de se retrouver entre pote, Warzone promet des heures de bon kiff en multi. Capture de base, frag de boss blindés de PV, Humain VS Humain et plein d’autres belles choses. Gros plus, ce mode va ravir les pros et les novices du multi.
En coop c’est une autre histoire. On suit toujours la trame scénaristique à quatre. Le but, évidemment est de terminer le jeu en mode Légendaire. Parlons-en de ce mode Légendaire. Difficulté extrême, ennemis complètement cheatés, c’est très, très, très dur ! En solo, seul les acharnés arriveront à survivre quelques minutes. Mais le coup de vice ultime de 343 est que désormais, la difficulté du mode Légendaire s’adapte selon que vous jouiez seul ou à plusieurs… Le multi et coop nous offre donc une bonne raison de ne plus sortir de chez soi !
On pourrait dire beaucoup, et débattre longtemps sur ce Halo 5 : Guardians. Certains sont déçus, d’autre l’adorent, en tout cas, il est indéniable que le jeu ne laisse pas de marbre. Enfin un gameplay digne de la franchise, qui électrise la campagne solo toujours un peu courte à mon goût. Enfin un level design novateur qui va de pair avec les nouvelles compétences du Spartan, conséquences du renouvellement de gameplay. Des scènes épiques dont on se souviendra longtemps, du rythme et une grosse intensité sans jamais perdre en fluidité. Et que dire du multi : un des meilleurs du moment, loin du Call Of Duty-style qui en avait rebuté tant sur Halo 4.
Halo 5 : Guardians a certes des défauts, mais le plaisir de jeu est intact et c’est le principal.
Les + :
Level Design au top
Environnement sonore immersif
Multi génial
Gameplay novateur
Les – :
Qualité visuelle inégale
Solo un poil court
Trame scénaristique un peu simple