Nous vous avons déjà parlé du programme de mécénat culturel Audi Talents Awards, focus ici sur le travail du lauréat 2014 Alexandre Echasseriau qui a présenté à l’occasion de l’édition 2015 son projet Tryptic, 3 objets du quotidien réinventés avec des matières, technologies et savoirs-faire exceptionnels.

Alexandre Echasseriau est un jeune designer hautement sympathique (si, si c’est vrai on a testé !) passé par l’école Boulle et l’ENSCI qui a remporté l’année passée le concours dans la catégorie design. Il présentait donc cette semaine son travail né du mécénat Audi Talents Awards dans un écrin, la Chapelle du Musée des Arts et Métiers.

Son projet s’appelle Tryptic et se compose de 3 objets du quotidien, réinventés avec l’aide d’experts aux compétences très diverses : du marbrier au bio-chimiste en passant par un chapelier ou un acousticien, chacun a pu contribuer au projet avec son savoir-faire. C’est la première composante. Avec ces spécialistes, Alexandre a pu s’approprier des matières originales et les détourner de leur usage habituel pour  créer son Tryptic :

1. OVI-ONE

Ovi-One est un casque de vélo composé à 95 % de pure laine de mouton. La kératine est un polymère présent dans les poils, les cheveux, les ongles. Avec le chimiste Antoine Rouilly, en suivant le procédé de mise en forme des chapeliers de Caussade, la kératine contenue dans la laine est soumise à plusieurs tonnes de pression  à l’aide d’une presse chauffante. Ces essais ont conduit à la production d’échantillons aux propriétés plastiques et mécaniques intéressantes pour la fabrication d’un casque de vélo (le même processus et la même matière produisant à la fois sécurité et confort).

2. MARBLE SOUND SYSTEM

Cette enceinte puise ses qualités acoustiques dans la caisse de résonance fraisée numériquement par le marbrier Jeremy Codron. Le système sonore est accordé grâce aux compétences de Mathias Rémy, ingénieur acousticien. Les parties techniques de cette enceinte regardent un déflecteur dichroïque qui diffuse ou concentre le son selon que l’on exploite sa face convexe ou concave.

3. INKO

Cette housse d’iPad intègre un clavier dont le circuit imprimé est tatoué. L’objet est né de la volonté d’intégrer le circuit imprimé dans la masse du cuir afin d’en pérenniser les connexions électriques (très sollicitées sur ce genre d’objet nomade). Grâce au tatoueur Jéremy Lorenzato, nous avons expérimenté le tatouage de l’encre conductrice chargée en particule de carbone directement dans la masse du cuir. Le tatouage du circuit imprimé est à présent réalisé à l’aide d’un trio de designer-hackers composé de Pierre Emm, Piotr Widelka et Johan Da Silveira et de leur machine appelé Tatoué. Il s’agit d’une machine d’impression 3D détourné en machine à tatouer, permettant ainsi le contrôle parfait du débit d’encre et du tracé. Ce circuit imprimé assure la transmission du signal électrique du clavier jusqu’à l’iPad grâce à une  antenne bluetooth miniature. La mise en forme de la housse et du clavier est réalisée en une seule étape grâce aux techniques de l’embossage.

Vous pouvez profiter du week-end pour voir le Tryptic d’Alexandre Echasseriau dans la Chapelle des Arts et Métiers puis enchainer par une visite de la première édition du forum Think Life au Carreau du Temple, pour rencontrer et échanger sur le thème de la vie quotidienne de demain à  travers expositions, ateliers et conférences, par le prisme du design. L’événement est gratuit et ouvert au public tout le week-end, dans le cadre des D’Days.

L’occasion de discuter et d’expérimenter de drôles de fusils à Selfie, de voir l’imprimante 3D du projet INKO tatouer, de hacker Ikea… Sans oublier d’aller se trémousser devant le Mur Interactif Audi Talents Awards sans oublier d’aller à la rencontre d’Alexandre qui animera un atelier Poilu dont on vous laissera découvrir le contenu…