Invitation aux essais Nouvelle Porsche 911 ! Certains sujets retiennent plus l’attention que d’autres dans une boite mail… Ca sera notre première expérience avec la plus vendue des sportives, icône parmi les icônes. Et pour ne rien gâcher, toute la gamme 911 est là ou presque, au garde à vous. Le plus dur sera de choisir par laquelle commencer.

On ne présente plus la Porsche 911, mais un tout petit peu de contexte est tout de même le bienvenu pour bien saisir sa philosophie. Présentée pour la première fois au Salon de Francfort en 1963, la 911 a été conçue par Ferdinand Alexander Porsche, le petit-fils du fondateur de la marque éponyme. Aujourd’hui la type 991 représente la 7eme génération de 911 et il s’est écoulé depuis 1963 plus de 900.000 911 dont 65% roulent encore aujourd’hui. La recette magique de F.A. Porsche tient à quelques éléments qui font aujourd’hui l’ADN de la 911 : un design épuré de détails inutiles, un moteur six cylindres à plat positionné à l’arrière de la voiture, un poids maitrisé et un équilibre parfait entre la facilité d’utilisation au quotidien et une sportivité affirmée.

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Porsche 911 type 991 phase 2, les nouveautés

Les nouveautés présentées lors de ces essais sont loin d’être anodines, au premier rang des quelles l’abandon du mythique Flat-6 atmosphérique pour un bloc sur-alimenté. Un turbo. Enfin deux plutôt. Car même chez les sportives de légende, il faut jouer le jeu du downsizing pour passer les normes d’émissions de CO2… Et compenser la baisse de cylindrée par l’adoption de turbo-compresseurs. Le bloc de la  911 type 991 sur Carrera passe donc de 3.8L à 3.0L mais gagne pour autant 20ch pour passer à 370ch (de même la Carrera S passe à 420ch). Voilà pour la grosse nouveauté côté moteur qui fait parler les journalistes et les Porschistes accomplis. Mais pour nous qui n’avons pas essayé les précédentes, impossible de verser dans le « c’était mieux avant ». Parce que maintenant c’est mieux qu’avant… Maintenant on essaie des 911 !

A l’extérieur, des retouches

Difficile de toucher au design d’une icône, le style extérieur évolue donc très légèrement surtout pour un « restylage » (que ce mot est horrible). Le bouclier et les grilles de part et d’autre de la calandre font évoluer en douceur le dessin de la face avant et on remarque surtout la nouvelle signature lumineuse à quatre points des phares de jour. A l’arrière, le bouclier qui accueille l’échappement change légèrement et les feux évoluent vers une forme 3D, alors le capot arrière reçoit lui une nouvelle grille à lamelles verticales… Il faudra être un fin observateur pour noter que le châssis abaisse la ligne de l’auto de 10mm.

A l’intérieur, un nouveau volant et du multimédia

A l’intérieur, c’est le nouveau volant qui le premier accroche le regard. Inspiré du design de celui de la 918 Spyder, il tombe parfaitement entre les mains. Notre Carrera S est équipé du pack Sport Chrono, donc le volant a ce petit appendice pour sélectionner les modes de conduite. On peut choisir entre Normal, Sport, Sport Plus et Individual. Ces modes influent sur le réglage actif des amortisseurs, la dynamique du moteur, la gestion des changements de rapport de la boite et l’échappement sport. Et au milieu du sélecteur, le petit bouton Sport Response : d’un appui, le moteur et la boîte de vitesse basculent sur des réglages calculés pour une réactivité maximale et pour une durée de 20 secondes. Un peu comme le Turbo Boost de K2000 ! Autre grosse nouveauté, le système multimédia PCM reçoit une grosse mise à jour et devient compatible Apple Car Play… Car n’en déplaise aux fans d’Android,mais les Porschistes sont #teamiPhone à plus de 90%… Et CarPlay pourra être compléter par l’app officielle Porsche pour iPhone et iWatch. Le système multimédia est lui basé sur un écran de 7 pouces sans bordure multitouch doté de capteurs de proximité. Les boutons apparaissent quand la main approche de l’écran. Magie. La connectivité est elle assurée par un module 4G qui permettra de partager sa connexion en WiFi si on l’équipe d’une carte SIM ou par la connectivité de votre smartphone, qui bénéficiera d’un emplacement dédié où la connexion Bluetooth sera améliorée par l’antenne du véhicule.

 

Carrera S Coupé

Nous prenons donc le volant de notre Carrera S et les premiers kilomètres sont l’occasion de se familiariser avec le poste de conduite et de prendre la mesure de l’auto dans la circulation d’Avignon. Et c’est bête à dire, mais oui, une Porsche se conduit très facilement, on prend vite ses marques avec une seule envie, que le traffic se fluidifie. Bien installé, on laisse à la boite à 7 rapports à double embrayage PDK le soin de passer les vitesses, avec une douceur et une rapidité déjà bluffante en ville… On quitte la ville pour des départementales désertes et on peut enfin jouer avec le sélecteur de mode de conduite au volant pour passer de Normal à Sport… Le comportement de l’auto change alors, à commencer par l’ouverture de son échappement sport. On profite alors de la sonorité du moteur et de l’échappement alors que l’on accélère un peu le rythme, les premières courbes nous permettent de tester le légendaire châssis de la 911, qui n’a rien d’une légende… Et on est impressionné par sa rigidité, mais aussi par la précision de la direction. Un vrai régal, on commence à comprendre pourquoi la 911 est la référence des sportives… Sans véritable référence des 911 d’avant, on est surpris tant cette Carrera S ne se conduise aussi facilement. La direction est un régal et la fameuse expression « ressenti volant » prend enfin du sens. Au fur et à mesure qu’on enchaine les virages et les lacets, on oublierait presque de vous parler de l’excellence et de l’endurance du freinage… Quel bonheur que de rouler dans ces conditions ! A l’usage, le nouveau moteur turbo se révèle très agréable, super réactif. Peut-être qu’il a perdu un peu de personnalité, mais désormais il est plein partout, avec du couple disponible très tôt… Et des performances en hausse au final, comme pour l’accélération qui est plus franche. La nouvelle Carrera S parcourt 10 mètres de plus que la précédente en 5 secondes et ce, sans Launch Control.

 

Carrera 4S Cabriolet

Après une pause déjeuner bien méritée, nous troquons notre Carrera Coupé pour une Carrera 4S Cabriolet. On perd le toit et on gagne une transmission intégrale. Même moteur que sur la Carrera S donc, mais performances légèrement accrues grâce au gain de motricité des 4 roues. On ne pourra pas vraiment tester les petits dixièmes gagnés sur le 0 à 100, mais il est sur qu’avec cette transmission, on sent encore plus le grip qu’avec la propulsion de la Carrera S. Il parait qu’il est impossible de faire gentiment décrocher le train arrière sur un large rond point, mais nous n’avons pas essayé. Non. Non. Non. En revanche, quelle efficacité. Outre le fait que notre 4S est un cabriolet, on note quelques différences esthétiques dédiées aux modèles à transmission intégrale, comme le bandeau lumineux entre les feux arrières et les flancs arrières plus larges de 44mm. Avant de faire tomber le haut, on prend le temps de noter que l’’isolation offerte par la capote est de tout premier plan. Elle filtre à merveille les bruits extérieurs, mais comme le temps est clément, on décapote vivement pour rouler cheveux au vent. Conduire une 911 c’est une chose, mais quand on conduit une 911 Cabriolet, on passe un nouveau cran au niveau du plaisir. On peut enchainer les courbes à loisir, en profitant du son du moteur et de son échappement, sans filtre. Quel bonheur !

Difficile de retenir une chose plus qu’une autre après avoir pour la première fois gouté à la Porsche 911, à la Carrera S puis à la Carrera 4S Cabriolet. Ou si, retenons tout d’abord la réflexion de ce petit enfant à son papa, alors qu’on passait devant lui « Papa, regarde la Porsche ! ». Ca résume tout. Pour une autre sportive, il aurait certainement dit « Papa, regarde la voiture ! » Ensuite, retenons une efficacité et un plaisir immédiat, mais aussi une polyvalence qu’on imaginait mal avant d’avoir essayé. Et de comprendre pourquoi la 911 est la reine de sportives, celle qui se vend le plus, celle que l’on croise le plus. Tout simplement parce qu’on peut s’en servir tout le temps, tous les jours… Sans pour autant perdre de vue la possibilité de s’échapper pour des routes plus désertes et pouvoir faire chanter l’engin… Côté porte-monnaie pour un retour sur terre un peu violent, la Carrera S Coupé débute à partir de 113.000eur et la Carrera 4S Cabriolet à 133.000eur.


Merci à Porsche France  et au bureau de presse Pascal Venot pour leur accueil et leur disponibilité… Sans oublier mon compère d’essai Gonzague de BlogAutomobile !

Photos 911 Carrera S Coupé par Porsche France.