Connaissez-vous le WTCC ? C’est le championnat du monde des voitures de tourisme, ou du moins, des voitures qui ressemblent à des voitures. C’était ce week-end la première manche du championnat 2016/2017 et Citroën Racing a eu la bonne idée de nous inviter à vivre l’expérience de l’intérieur, au plus près de l’équipe.
Le WTCC pour les nuls
Le WTCC est le championnat des voitures de série, ou du moins, des voitures y ressemblant. Les voitures engagées sont modifiés sur la base d’une berline 5 portes de grande série, extérieurement elles ressemblent à la voiture originale, la C-Elysée dans le cas de Citroën, et la base du châssis est commune, mais ensuite, tout change, elle est totalement arceautée et tous les constructeurs utilisent le même moteur turbo de 1.6L, mais ils peuvent se différencier à travers optimisations et réglages.
La compétition est double comme en F1 avec un championnat des constructeurs et des pilotes. Celle-ci compte douze week-ends de compétition, sur circuit comme au Castellet pour la première date de la saison, mais aussi sur des circuits en pleine ville comme à Marrakech ! Quatre constructeurs s’affrontent : Citroën, Lada, Honda et Volvo Polestar. Ces constructeurs ont leurs voitures en propre, mais des écuries privées participent aussi et apportent des points aux constructeurs qu’elles représentent, à l’image des 3 C-Elysée engagées par Sébastien Loeb Racing. Ces pilotes ne disputent pas le titre de meilleur pilote mais le WTCC Trophy.
Chaque WE de compétition se déroule selon le même agenda : le samedi, 2 séances d’essais libres de 30 minutes, puis les qualifications. Ensuite vient la nouveauté 2016, le MAC3 (pour manufacturers against the clock) qui est comme son nom l’indique, une course contre la montre par équipe, qui rapporte des points pour le championnat du monde des constructeurs. Le dimanche ont lieu deux courses, deux sprints sans ravitaillement de 60 kilomètres, avec un départ arrêté. La première démarre en grille inversée, alors que la course majeure, elle, respecte la grille obtenue lors que qualifications. Chacune des épreuves rapportent des points aux championnats, selon le barème FIA.
La Citroën C-Elysée WTCC
Les deux pilotes Citroën José-Maria López et Yvan Muller ainsi que les trois pilotes privés Sébastien Loeb Racing ont comme véhicule la Citroën C-Elysée, la première voiture de circuit développée par Citroën Racing, qui était plus habitué aux véhicules de rallye. Fer de lance de la marque sur les marchés à forte croissance (comme en Chine) c’est la C-Elysée qui est retenue pour le WTCC. Les ingénieurs conservent à peine le châssis et la coque du véhicule de tourisme puis y adaptent un arceau cage et toutes les modifications nécessaires aux pièces « de course ». Contrairement au rallye, l’aérodynamique est très travaillé sur circuit et la voiture dispose d’un fond plat et d’un énorme aileron arrière. Chaussée de 18 pouces, elle est motorisée par un 4 cylindres 1600cm3 turbo à injection directe. La bride de suralimentation passe de 33mm en WRC à 36mm en WTCC ce qui offre un surplus de puissance de l’ordre de 20%, soit +/- 380ch… A faire passer sur l’essieu avant, car oui, les véhicules en WTCC sont tous des tractions, car tous dérivés de « voitures de tous les jours »… Des voitures de tous les jours qui peuvent atteindre 300km/h !
En immersion chez Citroën Racing
Nous avons eu la chance de vivre ce week-end intense au coeur de l’équipe Citroën Racing, depuis les qualifications samedi, jusqu’à la victoire de Pechito dimanche après-midi. Depuis les hospitalités Citroën, les loges aussi, mais surtout depuis le double box de l’écurie, au milieu des ingénieurs, mécanos et des pilotes. On touche physiquement les voitures du bout des doigts, alors que les chronos défilent et les faits de course s’enchainent. La pression est palpable durant la course dans un calme et presque le silence, car une fois la course lancée, il n’y a pas de ravitaillement ou de changement de pneumatique. Les voitures pourraient rentrer en cas de coup dur, mais nous n’y avons heureusement pas eu droit. Ce n’est donc pas vraiment la course le plus impressionnant, mais bien les préparatifs, les réglages, la grille, quand tout le monde s’affaire sur les C-Elysée, juchées sur leurs crics, les pneumatiques bien au chaud dans leur étagère. Sur la grille de départ à laquelle nous avons aussi pu accéder, c’est impressionnant d’observer le calme des pilotes, déjà concentrés dans leur baquet, alors que l’effervescence est partout autour… Photographes, équipes TV, commentateurs, fans, VIPs, techniciens, managers, la piste est noire de monde, puis se vide en un instant quand sifflent les commissaires de course. C’est parti…
La course !
Citroën Racing, champion du monde WTCC 2015, remet son titre en jeu dès ce premier WE de championnat. Et part avec un handicap alors que les qualifications n’ont pas encore eu lieu. 80 kilos de lest, soit une seconde au tour sur le circuit Paul Ricard au Castellet. Et ce pour les deux premières dates de 2016. Ce handicap vise bien sûr à rebattre un peu les cartes et donner une chance supplémentaire aux autres écuries… Mais globalement, ça n’est pas très bien vécu au sein de la team Citroën… Qui a encore de la marge face à la concurrence, puisque samedi lors des qualifs, López et Muller se placent respectivement 1er et 3eme, avant d’emporter dans la foulée avec Mehdi Bennani en 3ème homme le MAC3, en devançant la team Lada de 3/100 !
Dimanche, première course de 16 tours et départ en grille inversée. Les pilotes partent donc 8eme et 11eme. La stratégie adoptée vise à préserver les voitures, ce qui n’empêche pas le pilote argentin de remonter ses concurrents, gagnant 5 places pour finir 6eme. Moins en réussite, Yvan Muller écopait d’une pénalité et se retrouvait dernier, sans espoir de remonter des places.
Pour la course principale de 17 tours, l’argentin partait donc en pôle et Yvan Muller en 4eme position. Dans un départ parfait, les deux voitures se retrouvent devant. Dans le 8eme tour Monteiro sur Honda Civic prend le meilleur sur Muller de façon si musclée que celui-ci perd même la troisième place en sortant de la piste. Avec le handicap des Citroën c’est très serré et Monteiro talonne López de façon très menaçante… Les pneus au bord de la rupture tiennent pourtant et c’est bien la Citroën de l’argentin qui termine en tête. Champagne !
Belle découverte que celle du WTCC dans des conditions rêvées au sein de l’équipe Citroën qui nous a ouvert grand ses portes et laissé aller et venir dans les coulisses. Un grand merci à tous, pour votre disponibilité et votre accueil… La prochaine fois, simplement, prévoyez-nous un peu de soleil !!!
En bonus, le résumé vidéo de la journée de dimanche et la victoire de JM López :