Can-Am Spyder, ce nom ne vous évoque rien mais vous avez peut-être déjà croisé cet ovni sur la route : un gros trois-roues musclé, un tricycle inversé au méchant look. L’avant d’un quad, l’arrière d’une moto. Ca y est, vous le remettez ? A l’invitation de BRP, nous sommes partis à la découverte du dernier né de la marque, le Spyder F3. Plus léger et plus agressif que ses prédécesseurs, il est une ode au cruising. En route !
Beaucoup d’interrogations autour de cette moto à trois roues accessible avec un simple permis auto et la « formation 125cm3 » en France. Car on est loin d’une 125 ou d’un scooter à trois roues. Notre nouveau jouet est doté d’un moteur 3 cylindres Rotax de 1330cm3 pour une puissance de 115ch et boucle le 0 à 100 en 4.9 secondes. Un monstre ! C’est d’ailleurs notre première impression alors que l’on découvre l’engin sur le parking d’un circuit majorquin où ses déroulent la prise en main avant la route ouverte. Après avoir écouté d’une oreille le briefing de notre instructeur, on a hâte de grimper sur l’engin. L’ergonomie de celui-ci est une des grosses nouveautés : il est doté du système U-Fit qui permet à chacun de trouver sa position grâce aux 5 positions des reposes-pieds et aux 4 positions de guidon. Pour ma part, n’ayant pas de référentiel deux-roues – je ne suis ni motard ni scootard – les réglages pour mon 1.85m me conviennent parfaitement. La position est confortable, les pieds en avant, assez hauts et les bras bien écartés, comme sur un gros chopper. On s’y croit déjà.
Avant de partir, quelques mots sur les commandes et le fonctionnement du Spyder : nos modèles d’essais sont dotés de transmission séquentielle avec une double gâchette pour passer ou descendre les rapports, à la main gauche. Il n’y a donc pas d’embrayage – au pied ou ailleurs. Il n’y a pas non plus de poignée de frein, mais une unique pédale au pied droit dont l’action est répartie sur les trois roues, dotée d’un ABS bien réparti et très efficace. L’accélérateur est lui plus conventionnellement placé sur la poignée droite. Et il y a une marche arrière. Et un frein de parking. Le bestiau pesant près de 400 kilos, c’est plus que nécessaire. Ces commandes changent les réflexes des motards de notre groupe, mais quand comme moi, vous n’avez pas de réflexes, c’est en fait moins gênant. Après avoir réussi à mettre le contact et à faire ronronner le gros moteur, les premiers coups de gaz au point neutre font cracher le pot Akrapovic de nos Spyder F3 S – S pour sport… C’est assez envoutant.
Avec un peu d’appréhension on commence quelques ateliers pour prendre en main nos Spyder ; accélération contenue, freinage, puis une plus grosse accélération et un plus gros freinage : on commence à comprendre que l’engin est certes lourd, mais il est surtout très puissant. Sur les gros freinages on se lève sur les reposes pieds comme sur un quad. Cette analogie avec le quad ne sera d’ailleurs pas la seule. On commence ensuite quelques slaloms pour se rendre compte que l’on passera un temps certain à se battre avec la direction – en effet, il faut mettre une certaine dose d’énergie pour faire tourner le Spyder. On sent le poids du train avant. Néophyte complet, le plus grand challenge de cette prise en main est le dosage de l’accélérateur roues braquées : la difficulté de cet exercice est décuplée alors que l’on enchaine ensuite quelques tours sur le petit circuit technique de kart : chaque virage est une épreuve pour le lourd Spyder qui n’est vraiment pas fait pour ça. Et nos bras s’en souviennent ! Par contre, dès qu’un virage plus large ouvre sur un bout de ligne droite, on ouvre un peu les gaz et le plaisir est immédiat : première, seconde, troisième, on monte les rapports en prenant conscience que l’on chevauche un véritable monstre de puissance… Et en comprenant un peu mieux ses potes motards.
Une fois notre convoi d’une dizaine de Spyder sur la route, on ne passe évidemment pas inaperçus.Mais l’essentiel est ailleurs, alors que l’on roule les premiers kilomètres, la difficulté des virages serrés sur le circuit est oubliée pour laisser place au plaisir de rouler et à cette grisante sensation de liberté dont les motards nous rabâchent les oreilles… Il se pourrait bien qu’ils aient raison ! Nous avons roulé en ville, sur route et autoroute, pour tester un maximum de situations. L’agrément du Spyder F3 est vraiment surprenant, car une fois en mouvement, on oublie assez vite son poids (386kg à sec) et son encombrement (aussi large qu’une Smart). En conduite normale ou plus rapide, le Spyder se révèle aussi amusant que rassurant. Le dosage des aides électroniques laisse suffisamment de libertés pour donner de bonnes sensations, tout en gardant son rôle d’ange gardien.
Il suffit d’une franche accélération ou d’un rétrogradage bruyant pour s’en convaincre : cet ovni est définitivement très fun. Et la stabilité du trois-roues, si elle déconcerte les motards habitués à pencher, permet à contrario au le plus grand nombre de profiter de la conduite au grand air . Et on se prend très vite au jeu. Peu habitué à ces sensations, la machine se prend vraiment vite en main et se révèle facile à emmener. La stabilité naturelle et la boite séquentielle font le reste. On n’a uniquement à se soucier de l’accélérateur et du frein et cela enlève une complication supplémentaire pour laisser plus de place à la conduite, si ce n’est au pilotage. On peut alors oublier le poids du train avant et le rayon de braquage très large en accompagnant de la jambe opposée dans les virages plus serrés, comme en quad. Et il faut aussi penser à pousser avec le bras opposé plutôt que de tirer avec le bras à l’intérieur, et les virages resserrés deviennent bien plus simples à prendre. Bien sûr les lacets de montagne ne sont pas le terrain de jeu préféré du Spyder mais virage après virage ça passe de mieux en mieux.
On bouclera la journée d’essais avec plus de 200 kilomètres roulés et si les bras tirent un peu, on a surtout pris beaucoup de plaisir sur le Spyder. La position de conduite et l’absence de saut de vent orientent naturellement le style de conduite vers du cruising « dynamique » très plaisant. Aussi inclassable que ludique le Spyder F3 nous a vraiment séduit. Au départ très sceptique sur le concept, sa prise en main m’a fait prendre conscience de son potentiel de plaisir alors même que tous les indicateurs rationnels sont au rouge… Mais je crois que c’est là la marque de fabrique de Can-Am et de ses Spyder !
Guillaume
19 mars 2015 14:25
Oui Marc ca a beau ne pas pencher et avoir un comportement hybride c’est super plaisant et ça donne beaucoup des sensations de la moto !
Nghia
18 mars 2015 15:42
Le 0 à 100 en 4.9 secondes c’est pas mal du tout 🙂
Marc
18 mars 2015 15:40
Si toi tu étais sceptique, moi j’étais carrément hermétique quand j’ai vu que tu allais tester ça ! L’article donne envie de l’essayer !
Et si tu as ressenti quelque chose de nouveau par rapport à un roulage en cabrio, c’est que la mission du Spyder est rempli 🙂
(belles photos au passage)
Nghia
18 mars 2015 15:43
Le seul truc que j’aime moins c’est le garde boue. Faut le faire valser… Comme cela personne ne te colle au cul haha
Nghia
18 mars 2015 15:10
Top ! J’en veux un 🙂