Let’s go pour un nouvel essai électrique, l’Audi Q4 e-tron ! C’est le nouveau SUV compact 100% électrique de la marque, qui devrait faire le gros des ventes électriques après le grand SUV e-tron et l’élitiste sportive e-tron GT. Nous avons même essayé deux déclinaisons du modèle, la version 40 en 204ch et la version 50 en 299ch et quattro. Vous êtes déjà perdu ? Accrochez-vous, ça ne fait que commencer !
La marque amorce son grand virage électrique après avoir annoncé qu’à partir de 2026 les nouveaux véhicules qui sortiraient des chaines de montage seraient tous électriques… Pour une fin totale du thermique en 2033. Quand on a eu la chance de conduire la plupart des modèles du constructeur et qu’on s’est éclaté lors d’un road trip mémorable en RS 3, qu’on a fait une course d’endurance en A3 ou qu’on a gouté de la R8 à plusieurs reprises, l’info a un peu de mal à passer… Mais c’est la direction que prend toute l’industrie, alors il vaut mieux essayer de suivre, ou aller voir ailleurs. Et chez Audi, ils ont prévu d’y aller… Franchement. Dans les 4 prochaines années sortiront pas moins de 20 modèles électriques. Rien qu’avec le modèle Audi e-tron sorti en 2019, la marque en a écoulé 100.000 en deux ans. Les ambitions pour le Q4, le modèle compact (4,59m), doivent donc être énormes. Il va en effet être le modèle sinon abordable, disons, le moins cher de la marque avec un prix de départ de 42.800 euros (bonus de 6000 euros non compris). Pour ce premier prix on obtient un Q4 35 avec une batterie de 55kWh et une puissance de 170ch.
Ensuite vient dans la gamme une version 40, qui sera la plus vendue. Il dispose de plus de puissance (204ch) et d’une plus grande batterie de 82kWh. Nous avons essayé ce modèle dans une finition très haut de gamme qui fait s’envoler son prix (hors options) au delà de 62.000 euros, mais il démarre à 58.700 euros. Et nous avons aussi pris le volant d’une version 50 : la batterie reste identique mais la puissance grimpe à 299ch et la transmission passe de 2 roues motrices en propulsion à 4, en quattro. Et le prix, lui, grimpe à 66.000 euros.
Esthétiquement il n’y a pas de grandes différences entre les deux versions, ils partagent la même ligne du Q4 : un profil avec une ligne basse bien marquée, de belles hanches et devant, une calandre pleine, spécifique e-tron. Conservateur le design ? Oh oui. Mais ça n’est pas forcement un mal en soi. Autant j’ai beaucoup aimé la ligne plus originale du Skoda ENYAQ sur la même plateforme VW que le Q4, ou la ligne dingue et néo-rétro du Hyundai IONIQ 5, autant je peux comprendre que l’acheteur Audi, il veut s’y retrouver. C’est peut-être aussi pour cela que les 4,59m du Q4 s’intègrent à merveille (et au centimètre prés) entre les 4,48m du Q3 et les 4,66m du Q5. Au niveau des feux, c’est plus emballant avec du Matrix LED où il est désormais possible de choisir parmi différentes signatures lumineuses, au gré de ses envies, depuis le MMI. LE FUTUR.
A l’intérieur, entre la finition Design Luxe du 40 et S-Line du 50, pas de panique, on s’y retrouve bien des deux côtés. Placage bois ou alu, voilà ce qu’il y a de plus différent côté esthétique. Et j’exagère à peine, car c’est plus sur les équipements que se fera la différence. Globalement, on est reçu chez Audi, le confort est aussi bon pour l’oeil (finitions, assemblages) que pour vos fesses (sellerie, confort). L’intérieur ressemble à celui de l’A3, avec un grand écran central, des commandes de clim physiques et un beau digital cockpit derrière le volant. Il n’y a pas de différences flagrantes entre un modèle électrique et un thermique. Voyons maintenant 3 nouveautés ; la première, c’est finalement, le volant : il est désormais capacitif, c’est à dire qu’il n’est plus nécessaire de le secouer pour faire comprendre à l’IA qui oui, vos mains sont bien sur le volant en conduite semi-autonome. Et il est aussi tactile au niveau des sets de commandes qui tombent sous les pouces. On n’est pas spécialement fan de l’idée qui consiste à devoir regarder ou l’on appuie plutôt que de tourner une molette en gardant les yeux sur la route, mais bon, c’est certainement une question d’habitude. Le design même du volant a changé : deux branches et deux méplats..
La 2e nouveauté dont je veux vous parler est presque invisible à moins d’être derrière ce volant : l’affichage tête haute gagne une nouvelle dimension avec l’adoption de la réalité augmentée qui sait désormais gérer la profondeur de champ et afficher, puis animer les informations dynamiquement comme si elles se rapprochaient de vous. Pas évident à expliquer, très pratique, voire fun, à utiliser. Et enfin, la 3e nouveauté : le son SONOS. C’est en effet une grande première, le son du Q4 est signé de la marque d’enceintes connectées. Je ne trouvais pas que cette signature était très prestigieuse, alors que j’aime beaucoup cette marque, mais le plus important, c’est quand on pousse le son : et là, SONOS répond présent avec un son puissant et plaisant. Mission réussie donc.
Abordons maintenant la route à proprement parler, et c’est ici que les différences entre nos deux modèles vont se faire. Les deux modèles partagent la même batterie de 82kWh, mais l’autonomie du Q4 40 est meilleure car il est moins puissant (204 vs 299ch) et en propulsion (vs. la transmission intégrale quattro qui consomme plus). On parle ici d’une différence d’environ 30km sur la base des données constructeur. Le Q4 40 est donné pour 520km, le Q4 50 pour 488. En réalité, vous ferez bien moins de km que cela, certainement autour de 400 si vous ne faites pas les fous sur autoroute. Notre consommation moyenne avec le Q4 40 a été de 18kWh/100, et plus entre 20 et 22 pour le Q4 50. Mais la plus grosse différence entre ces deux modèles n’est pas dans ces chiffres, mais dans le plaisir de conduite que procure le plus puissant des deux. En gagnant 100ch et 150Nm de couple on goute réellement au plaisir de rouler électrique et Audi : départs canons et reprises rapides compris. Le Q4 40 est très correct, mais si vous attendez de votre véhicule électrique ce petit coup de pied au cul à l’accélération, tournez vous vers le Q4 50. D’autant que malgré le chassis plus sport et les roues de 21 pouces de notre exemplaire d’essai, le confort n’est pas vraiment en recul. Il suffit de trouver la bonne vitesse pour passer les dos d’âne. Pour le reste, sur la route, le Q4 fait tout pour faire oublier son poids de plus de 2 tonnes, grâce à un comportement sérieux et une fermeté qui limite bien le roulis. Même du côté du freinage c’est efficace, une fois habitué à la pédale et au passage entre régénération et freinage réel.
Audi dégaine la bonne recette avec ce Q4 qui répond à un maximum des critères de ses futurs acheteurs. Compact, luxueux et suffisamment autonome. Et avec un prix de départ sous les 40.000 euros, il pourrait donner quelques sueurs froides à la concurrence. Le coeur de gamme sera plutôt autour des 50.000 euros avec le modèle Q4 40 que nous avons essayé, dans une finition plus abordable et avec moins d’options que « le notre ». Enfin, pour les fans de la marque, les sensations commencent avec les 299ch du Q4 50… Mais le budget décolle alors franchement. Au moins les acheteurs auront-ils l’embarras du choix !
Pour en savoir plus sur l’Audi Q4 e-tron, RDV sur Audi.fr
PS : merci à Jalil de ABCmoteur pour ses superbes photos dynamiques !
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